L'effet de halo, que l'on appelle aussi effet de notoriété ou effet de contamination, apparait quand notre cerveau construit une interprétation, positive ou négative, à partir d'une perception sélective d'informations liée à la première impression.
Les champs d'application
Ce biais de jugement est particulièrement observé dans le système judiciaire, en politique, dans le monde professionnel et au niveau scolaire. Associé à l'effet d'ancrage, l'effet de halo n'est pas étranger à la diffusion de la désinformation et suscite parfois des réactions démesurées.
Les préjugés
La perception d'une personne ou d'un groupe est influencée par l'opinion que l'on a initialement sur son environnement ou pour l'une de ses caractéristiques. Durant la crise sanitaire par exemple, de nombreuses opinions furent exprimées sur des individus en se basant sur des préjugés ou la primo impression.
La notoriété et les diplômes d'un individu créent une aura de confiance et des préjugés positifs pouvant donner plus de poids à ses propos. Le messager avant le message.
Avoir une opinion négative de quelqu'un, sans le connaître, du seul fait de son appartenance à un groupe que nous n'estimons pas. Ici, par exemple, l'AP-HP ou l'AP-HM.
La désinformation
De nombreuses sources de désinformation étendent leur influence sur l'opinion grâce à leur aura (halo). Des premières impressions souvent créés par le sophisme de l'argument d'autorité ou en association avec le biais d'ancrage. Scientifiques, politiques, journalistes, experts, médias etc. Voici quelques exemples.
Directeur de recherche au CNRS en sociologie. Ses propos erronés sur le COVID et la vaccination ont malgré tout convaincu un public grandissant. Le CNRS se désolidarisera de ses propos.
Prix Nobel de médecine en 2008 pour ses travaux sur le VIH. Ses propos controversés sur le SARS-COV-2 lui vaudront malgré tout de nombreuses invitations sur les plateaux TV.
Généticienne. Ancienne chercheuse à l'INSERM. L'institut se désolidarisera de ses propos sur la vaccination.
Pharmacien et ancien professeur des universités. Mis en examen pour essais cliniques sauvages.
1/2 million d'abonnés sur YouTube. Le gourou du crudivorisme dans le viseur de la Miviludes fait aujourd'hui l'objet de poursuites judiciaires pour mise en danger de la vie d'autrui.
Héritier du titre de presse du même nom, FranceSoir a tiré profit de l'aura de son prédécesseur pour publier à grande échelle de la désinformation à de nombreuses reprises.
La question serait plutôt à QUOI se fier en temps de pandémie de désinformation. Ecouter le message objectivement avant de se faire une opinion du messager.
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Les premières impressions ne sont pas toujours les bonnes
Prêter plus attention au message qu'au messager
Eviter les préjugés à partir de l'apparence physique
Réévaluer plus souvent son opinion sur les individus
Le prochain épisode sera consacré au biais de croyance. Similaire au biais de confirmation, le biais de croyance revêt toutefois un caractère particulier dans la désinformation et les dérives sectaires.