Un document démontrant la présence d’oxyde de graphène dans le vaccin Pfizer circule beaucoup sur les réseaux sociaux. Le rapport est estampillé de l’université d’Almeria en Espagne et se base sur une observation au microscope du vaccin. Source : https://www.henrymakow.com/upload_docs/4_5976673186836646447.pdf
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Ce document n’a aucune valeur scientifique et ne provient pas de l’université d’Almeria.
Les faiblesses du rapport sur le graphène
L’étude n’a, à ce jour, été publiée dans aucune revue scientifique, ni même validée par la communauté scientifique.
Le rapport se base sur l’observation au microscope et donc à l’interprétation de son auteur, le professeur Pablo Compra. Une spectrométrie de masse permettrait de déterminer s’il y a ou non une concentration anormale de carbone dans le vaccin (graphène ou autre)…. Nous sommes en 2021, une simple observation au microscope ne peut suffire dans ce cas.
L’observation ne porte que sur un seul et unique hypothétique flacon de vaccin Pfizer. Aucune traçabilité donc, pour un flacon arrivé par “coursier” de Ricardo Delgado Martín, un antivaccin notoire en Espagne. Il est le fondateur de la Quinta Columna, une chaîne de désinformation et de théories du complot sur le COVID-19.
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L’auteur précise toutefois : « Il est donc nécessaire de procéder à un échantillonnage significatif de flacons similaires pour tirer des conclusions généralisables à des échantillons comparables, en enregistrant l’origine, la traçabilité et le contrôle qualité lors de la conservation et du transport avant analyse » .
L’université d’Almeria
Le professeur Pablo Compra fait bel et bien partie de l’université d’Almeria. Cette dernière, face à la propagation de fake-news à ce sujet a partagé sur Twitter un communiqué de presse :
Traduction : “Face aux fausses informations diffusées sur certains réseaux sociaux et blogs à propos d’un rapport intérimaire d’un professeur de l’Université d’Almería, qui semble remettre en cause les vaccins contre le Covid-19, l’Université d’Almería communique que :
Il est absolument faux que l’Université d’Almería ait réalisé une étude scientifique avec les résultats publiés par ces médias, qui, d’autre part, déforment le contenu d’un rapport non officiel d’un professeur d’université sur l’analyse d’un échantillon d’origine inconnue avec absence totale de traçabilité. Signalez que cette université ne souscrit ni ne partage, comme le rapport lui-même le prévient.
L’Université d’Almería, en tant qu’institution universitaire, soutient pleinement les vaccins en tant qu’instrument scientifiquement incontestable pour lutter contre les maladies. L’Université d’Almería étudie et se réserve la possibilité de diriger des actions civiles et pénales contre ceux qui continuent à divulguer les mensonges que cette déclaration nie” .
Fact-Checking
En conclusion, ce rapport ne fournit aucune preuve de présence d’oxyde de graphène dans les vaccins Pfizer. Son auteur se montre très évasif dans ses conclusions et concède que la microscopie ne donne pas de preuves concluantes.
Le sujet a déjà été largement repris par la presse espagnole : https://verifica.efe.com/ni-las-vacunas-ni-las-pcr-magnetizan-con-grafeno/
Article modifié le 08.07.2021 à 16h26 : Remplacement de la phrase : “Aucune spectrométrie de masse n’est utilisée pour confirmer la présence d’oxyde de graphène dans le vaccin Pfizer” par “une spectrométrie de masse permettrait de déterminer s’il y a ou non une concentration anormale de carbone dans le vaccin (graphène ou autre)” .
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