Le 18 janvier 2022, Idriss Aberkane publie sur YouTube une vidéo intitulée “18 mensonges sur Didier Raoult” . Supprimée le lendemain par YouTube, elle sera remise en ligne sur la plateforme Odysee dans la même journée. Elle sera ensuite partagée dans la description d’une vidéo YouTube de l’IHU Méditerranée. Dans sa vidéo, l’essayiste controversé tient de nombreux propos erronés et entrecoupés de diatribes envers la presse. Nous avons sélectionné 18 erreurs parmi d’autres.
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Les conflits d’intérêts
Idriss Aberkane démarre son top 18 en s’attaquant à une tribune publiée par Stéphane Foucart dans le journal Le Monde. Il affirme que Didier Raoult n’aurait jamais reçu d’argent direct ou indirect du laboratoire (Sanofi). Il affiche pour cela le tweet du Monde qui renvoie vers l’article mis en cause.
Réfutation 1 :Le conflit d’intérêt n’occasionne pas systématiquement des études biaisées ou truquées. Il permet tout simplement une transparence dans le monde scientifique et la déclaration de tels conflits est un principe général. Le journal scientifique IJAA appartient au groupe Elsevier qui propose un formulaire pour la déclaration des conflits d’intérêt à ses auteurs. Ce formulaire précise qu’il faut indiquer les liens financiers, mais aussi les liens non-financiers tels que les relations professionnelles ou les affiliations.
Dans le livret de l’IHU publié en Novembre 2018, l’entreprise SANOFI apparaît comme partenaire, notamment sur la période 2015-2020 avec l’Unité de Virus émergents (UVE, p.44), ou encore avec l’équipe pathovirome (p.45). Les chercheurs de l’UVE ont d’ailleurs publié ce mois de janvier 2022 un article indiquant l’inefficacité de l’hydroxychloroquine contre la maladie Covid-19.
Les partenariats entre Didier Raoult et Sanofi sont nombreux même s’ils sont anciens, remontant même à l’époque où il dirigeait l’infectiopôle Sud avec notamment un projet sur le Chikungunya en 2008. L’éditeur du journal, Jean-Marc Rolain, également auteur de l’article, a également été référent Sanofi en 2010. L’entreprise apparaît comme partenaire dans des courriers en 2016. Elle est toujours présentée comme partenaire sur le site officiel de l’IHU dans la version anglaise, alors que la version française indique une fin de convention en 2015 depuis une mise à jour postérieure à la parution de la tribune de Stéphane Foucart dans Le Monde.
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Lors de sa déclaration d’essai clinique, Didier Raoult a d’ailleurs indiqué que le fabricant d’hydroxychloroquine était Sanofi, ce qui a été relevé par certains défenseurs de l’IHU sur les réseaux sociaux comme argument pour indiquer qu’il aurait déclaré ses conflits d’intérêt correctement.
L’opinion de Stéphane Foucart dans la tribune du monde, selon laquelle Didier Raoult aurait dû annoncer ses conflits d’intérêt dans le cadre d’une publication dans le journal IJAA, n’est donc pas un mensonge mais part d’une affirmation de bonne foi étant donné le partenariat affiché sur le site même de l’IHU à cette date.
Le contexte de son affirmation est également à relever : « Même si elle s’avère inutile ou dangereuse, aucune réfutation ne parviendra probablement à en entamer le crédit. On suspectera de la corruption, l’influence de l’industrie pharmaceutique, etc ». Cette hypothèse s’est avérée exacte, puisque Didier Raoult n’a ensuite cessé d’invoquer la corruption et l’influence de l’industrie pharmaceutique (notamment Gilead). Sa conclusion sur les conflits d’intérêts indique simplement, par effet miroir, que si l’on ne juge de faits scientifiques que sur la base de conflits d’intérêts, il est possible d’en trouver chez Didier Raoult également. Cependant, il conteste ce procédé dans la tribune publiée dans Le Monde.
Le financement de l’IHU a d’ailleurs fait l’objet de travaux de journalistes au-delà de cette tribune, notamment par Checknews de Libération ou Fake off de 20minutes, beaucoup plus nuancés.
Groupe témoin et double aveugle
Réfutation 2: La première étude du professeur Raoult a bien été réalisée avec un groupe témoin (à Nice). Mais l’essayiste commet une erreur en confondant groupe témoin et double aveugle. Lors d’une expérience, un groupe témoin (ou contrôle), est un groupe d’individus qui ne reçoivent pas le traitement testé. Ici le groupe témoin de Nice n’a donc pas reçu le traitement à base d’hydroxychloroquine.
Pourtant, Idriss Aberkane juge “immoral d’administrer de l’eau sucrée ou n’importe quel placebo à des patients juste pour voir s’ils survivent quand même” . L’étude suivante de Didier Raoult sur 80 patients n’a en revanche pas utilisé de groupe contrôle.
Une étude en double aveugle consiste à faire en sorte que ni le patient ni le prescripteur ne savent si le patient utilise le médicament actif ou le placebo, pour supprimer tout jugement a priori.
Etudes observationnelles VS études randomisées
Le vidéaste déclare : “plusieurs travaux ont montré depuis longtemps […] que les études observationnelles sont plus fiables que les études randomisées parce qu’elles comportent moins de bruit statistique” .
Réfutation 3: Pour affirmer cela, Idriss A. cite un article du NEJM qui effectivement confirme ses dires. Mais d’autres articles de la même revue sont beaucoup moins catégoriques et ont été publiés peu de temps après : ICI et ICI. Ou bien ICI en 2014, l’article du JAMA Network qui indique que les essais cliniques randomisés et les études observationnelles sont plus souvent semblables que différents. Une querelle de clocher de longue date donc où il est difficile d’être aussi catégorique dans un sens comme dans l’autre.
Il déclare également : “Les études en double aveugle randomisées […] sont toujours favorisées par l’industrie pharmaceutique pour en avoir le quasi monopole. Elles posent des problèmes éthiques évidents dans le cadre de maladies graves. […] Elles présentent de nombreux biais très problématiques sur le plan scientifique” . Une déclaration en totale contradiction avec ses propos sur Twitter. La fiabilité des études en double aveugle serait elle au final à géométrie variable ?
(Auto)Réfutation 4 :

Le portage viral
Idriss Aberkane signale que l’étude Gautret et al. s’intéressait uniquement au portage viral après traitement à l’hydroxychloroquine.
Réfutation 5 : Cette étude indique un numéro d’essai clinique indiquant plusieurs issues étudiées. Si le portage viral est bien le premier point étudié, mortalité, durée d’hospitalisation, apyrexie (ne plus avoir de fièvre) et normalisation de la fréquence respiratoire sont indiqués comme critères secondaires d’évaluation. De nombreux spécialistes du domaine ont tout de suite remarqué que la technique utilisée pour mesurer le portage viral donnait des résultats incohérents, d’autant plus que le tableau supplémentaire présentait des données partielles. Ces remarques sont aujourd’hui encore plus légitimes, alors même que des personnels de l’IHU ont indiqué que les analyses avaient été falsifiées afin d’obtenir ces résultats sur le portage viral.
Classement sans suite du parquet
Idriss Aberkane affirme que le parquet de Marseille a classé sans suite les deux signalements concernant les études cliniques sur l’hydroxychloroquine menées par Didier Raoult. Cette affirmation est fallacieuse pour deux raisons.
Réfutation 6: Tout d’abord, ces signalements classés sans suite datent de 2020. L’équipe de Didier Raoult était accusée d’avoir présenté une étude publiée le 27 mars comme une simple ″recherche observationnelle″ ne nécessitant pas l’accord formel des patients. Une info révélée par le Canard Enchainé. Et effectivement, le parquet a bien classé sans suite cette affaire. Mais cette affaire uniquement. Car contrairement à ce que tente de faire croire Idriss A., une autre affaire portant sur la même étude est toujours en cours.
Un demi fait est un méfait déclare l’essayiste.
En effet, Idriss Aberkane utilise l’illustration d’un article du Parisien daté du 20 novembre 2021 pour relater des faits qui remontent à novembre 2020. L’étude aurait en effet fait l’objet d’autres falsifications. Elle visait à comparer les résultats des tests PCR effectués auprès de patients de l’IHU, utilisant le traitement de Didier Raoult, et des patients du CHU de Nice ne prenant pas d’hydroxychloroquine comme le relate Le Parisien dans son article mentionné par Idriss Aberkane. Les résultats obtenus « n’allant pas dans le sens de Didier Raoult », ce dernier aurait fait en sorte de modifier le seuil de positivité des tests de ses patients pour obtenir une plus grande part de tests négatifs chez les « cobayes » marseillais que chez les Niçois, écrit Mediapart.
Le h-index
“Le h-index est calculé sur les meilleurs articles, ceux publiés dans les revues les plus prestigieuses comme Science ou Nature” déclare Idriss.
Réfutation 7: Le facteur H (ou h-index) est un indicateur censé mesurer « l’impact citationnel » des travaux d’un chercheur. Il combine la quantité de publications (nombre d’articles) avec le nombre de citations de ces mêmes articles. Cet index peut varier en fonction de la base données (Web Of Science, Scopus, Google ScholarPublish, ou Perish par exemple). Il prend en compte aussi bien les citations positives que négatives et toutes les revues scientifiques n’ont pas le même facteur d’impact. En aucun cas le h-index se calcule à partir des articles publiés dans les revues les plus prestigieuses uniquement.
Selon The Conversation, dans la base de données Web of Science (WoS), Didier Raoult compte 2053 articles publiés entre 1979 et 2018, ayant reçu un total de 72 847 citations. Son indice h calculé à partir de ces deux données est de 120. On sait cependant que la valeur de l’indice h peut être gonflée artificiellement grâce aux citations faites par un auteur à ses propres articles, ce que l’on appelle des autocitations. Or, le WoS indique que parmi les citations totales attribuées aux articles co-signés par Didier Raoult, 18 145 proviennent d’articles dont il est légalement cosignataire, ce qui équivaut à un taux d’autocitations de 25 %. En ignorant ces autocitations, l’indice h de Raoult baisse de 13 % à une valeur de 104 écrivent les auteurs de l’article.
Le Vicks VapoRub
“Didier Raoult aurait recommandé d’utiliser du Vicks VapoRub contre le COVID-19” , un mensonge de l’Express selon le vidéaste.
Réfutation 8 : Il est écrit nulle part dans l’article de l’Express que le professeur marseillais aurait “recommandé” du Viks VapoRub. Le quotidien présente les propos de Didier Raoult comme des “propositions” . Toutefois, l’auteur écrit : “Didier Raoult se demande notamment pourquoi on ne recommande pas de se badigeonner les narines de vaseline, paraffine ou de Vicks Vaporub” . Ce qui n’est pas exact dans la mesure où D.R. demandait pourquoi on ne “testait” pas certaines molécules comme “la paraffine ou la vaseline” contenues dans le Vicks.
“Didier Raoult n’a jamais mentionné le Vicks VapoRub“
Réfutation 9 :
La seconde vague
“Didier Raoult s’est trompé en affirmant qu’il n’y aurait jamais eu de deuxième vague, un texte sans contexte est un prétexte, Didier Raoult a affirmé plusieurs que la maladie pouvait devenir saisonnière. […] l’article de RTL, qui fait cette fausse déclaration, n’a toujours pas été ni rétracté, ni excusé, ni souligné par les fact-checkers” .
Réfutation 10 : L’article de RTL cité par Idriss Aberkane ne fait que reprendre textuellement les propos du professeur Raoult dans une de ses vidéos. Rien de plus. En quoi la rédaction de RTL devrait-elle s’excuser d’avoir cité au mot près le Pr. Raoult ?
Par ailleurs, les propos tenus par Didier Raoult, le 30 avril 2020 au micro de BFMTV, ont effectivement fait beaucoup réagir la presse et certains experts. Il déclarait alors que “des infections respiratoires dans lesquelles il y a des secondes vagues, il n’y en a pas” .
Toutefois, il se montre plus pondéré dans L’Express fin mai : « Je n’ai jamais dit qu’il n’y aurait pas de deuxième vague. J’ai rappelé que, pour l’instant, cela n’est jamais arrivé. C’est comme si vous me demandiez s’il faut jouer à l’EuroMillions. Je le déconseille, mais finalement il y en a qui gagnent. Tout est possible. Une deuxième vague n’est pas à exclure » .
Il nuancera néanmoins ses estimations dans une vidéo du 16 juin en déclarant : “Personne n’est capable de prédire l’avenir. Il se peut qu’il y ait un nouveau pic épidémique au moment de la saison hiverna-printanière, il se peut qu’elle disparaisse, ça dépendra de la distribution dans la zone intertropicale et du fait qu’il existera des gens qui seront porteurs chroniques” comme le relate 20 Minutes.
Enfin, dans une interview à la Provence en février 2021, l’infectiologue préfère parler d’une “autre épidémie” que de rebond car “tous les nouveaux cas que nous avons actuellement sont dus à des virus qui sont différents des virus que nous avions en mars-avril” . Rien à voir donc avec un éventuel “rebond causé par des mesures sociales relâchées” comme l’affirme l’essayiste.
Elisabeth Bik
“Elisabeth Bik aura aussi accusé Raoult […] 22 fois sur le site PubPeer de pratiquer une science colonialiste” .
Réfutation 11 : Elisabeth Bik nous confirme avoir commenté plusieurs articles en effet. Mais elle a surtout écrit que ces articles pouvaient être interprétés comme de la “science néocoloniale” et non “colonialiste” . Une différence de taille au regard des définitions respectives. Par ailleurs, elle se défend d’avoir dit que l’IHU ou Raoult faisaient cela. Les articles en question, dont la plupart décrivaient des échantillons prélevés sur des Pygmées au Congo, mais sans aucun auteur de ce pays, pourraient être interprétés comme des études néocoloniales nous déclare-t-elle.


Les factures salées de l’IHU
“Enorme mensonge, Libération annonce des factures salées de l’IHU […] un vrai journaliste aurait indiqué que les factures mentionnées ne sont pas émises par l’IHU de Didier Raoult mais par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille. Donc elles correspondent aux factures fixées par l’état bande de débiles [sic]” .
Réfutation 12 : L’article de Libération en question ne mentionne nulle part que les factures sont établies par l’IHU. Dans son chapeau, l’auteur écrit : “Des malades du Covid ont découvert stupéfaits les factures de leurs passages à l’IHU de Marseille” . Même émise par l’AP-HM, cela reste de fait une facture du passage à l’IHU. Par ailleurs, dans le paragraphe “Sommes en jeu substantielles“, le quotidien rapporte ses échanges avec l’AP-HM en écrivant : “L’AP-HM, elle, affirme que les facturations sont établies en fonction des textes officiels” . De l’état donc.
Au delà du problème des factures, l’article de Libé mettait en lumière l’augmentation substantielle des hospitalisations de jour (HDJ) à l’IHU là où de «simples» consultations externes auraient pu suffire. La prescription d’hydroxychloroquine hors AMM ne pouvait se faire que dans le contexte d’une hospitalisation, le quotidien a cherché à en savoir plus.
Le blâme de Didier Raoult
“L’ordre des médecins a condamné Raoult pour prescription illégale de l’hydroxychloroquine. C’est entièrement faux, Raoult n’a reçu qu’un blâme pour sa communication publique avec ses confrères. Communication jugée trop peu confraternelle” .
Réfutation 13 : Le 7 décembre 2021, la chambre disciplinaire du conseil de l’ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine a rendu publique les motivations de sa sanction (blâme). La voici : “Le professeur Raoult a, au travers de différents médias et notamment sa propre chaîne au sein du média Youtube, donné des informations qui ne s’appuyaient sur aucune donnée confirmée, sans faire preuve de la prudence nécessaire alors qu’ont existé très rapidement de profondes incertitudes sur les traitements appropriés au Covid-19″ . Infraction à l’article 12 du code de déontologie. La chambre a également retenu que Didier Raoult a “manqué à son devoir de bonne confraternité” en s’exprimant “de manière peu correcte, discourtoise, voire agressive” à l’encontre d’autres médecins.
Réfutation 14 : Après de nombreuses recherches, nous n’avons pas trouvé d’articles de presse qui affirment que Didier Raoult aurait été condamné pour prescription illégale d’HCQ. Pas même dans L’Express. L’instance n’a pas retenu les accusations de “charlatanisme” et jugé que le “Professeur Raoult n’a fait courir à ses patients aucun risque injustifié en prescrivant l’hydroxychloroquine aux doses habituellement préconisées” .
Les 303 études
“Bruce Toussaint déclare que tous les essais ont démontré que l’HCQ n’était pas efficace […] Toussaint ment, car il ne pouvait ignorer que l’on était déjà, à l’heure où il parle, à 303 études scientifiques” .
Réfutation 15 : Dans la mesure où aucune source n’est présente dans la description de la vidéo, impossible de savoir quand Bruce Toussaint aurait affirmé une telle chose. Toutefois, en avril 2021, dans une interview de Didier Raoult, le journaliste de BFMTV déclare à 1’30 : “Vous savez aussi qu’il y a des études qui disent que l’hydroxychloroquine est inefficace” . “Des études” donc, et non pas “tous les essais“.
Réfutation 16 : Dans une méta-analyse parue le 15 avril 2021 dans Nature Communications, de nombreuses études qui portent sur l’efficacité de l’HCQ ont été passées en revue. Selon les auteurs, l’objectif était d’identifier et de combiner tous les ECR étudiant les effets de l’HCQ ou de la CQ sur la mortalité toutes causes confondues chez les patients atteints de COVID-19 par rapport à tout bras témoin similaire au bras expérimental dans tous les aspects, à l’exception de l’administration de HCQ ou de CQ (hydroxychloroquine et chloroquine). Leur méta-analyse comporte les 303 études dont parle Idriss Aberkane.

Leur constat est sans appel : Nous constatons que le traitement par HCQ est associé à une mortalité accrue chez les patients COVID-19, et il n’y a aucun avantage de CQ. Les résultats n’ont pas une généralisation claire aux patients externes, aux enfants, aux femmes enceintes et aux personnes souffrant de comorbidités déclarent les auteurs.
Recovery & Discovery
“Bruce Toussaint oublie déloyalement et en contravention directe avec la charte de Munich de souligner que les essais Discovery et Recovery sur la chloroquine n’ont jamais été menés à leur terme scientifique […] Les deux essais observaient un effet de plus de 20% sur la réduction de la mortalité” .
L’essai Discovery, intégré à l’essai Solidarity, a bien mené à la publication de résultats dans le NEJM. De même, l’essai Recovery a amené à des résultats publiés dans le NEJM au sujet de l’hydroxychloroquine et de la Dexaméthasone notamment.
Réfutation 17 : Conclusions de l’essai Solidarity/Discovery :
Les régimes de remdesivir, d’hydroxychloroquine, de lopinavir et d’interféron n’ont eu que peu ou pas d’effet sur les patients hospitalisés atteints de Covid-19, comme l’indiquent la mortalité globale, le début de la ventilation et la durée du séjour à l’hôpital. Pour l’hydroxychloroquine et le lopinavir, l’essai n’a montré aucun effet certain sur la mortalité dans aucun sous-groupe. Le seul autre essai substantiel est l’essai RECOVERY, qui, pour ces deux médicaments, était plus important que l’essai Solidarity et n’a également montré aucun avantage. La combinaison des deux essais renforce ces résultats nuls. Pour l’hydroxychloroquine, le rapport conjoint des taux de décès (combinant les essais Solidarity et RECOVERY) était de 1,10 (IC à 95 %, 0,98 à 1,23), sans bénéfice apparent, que le patient soit ventilé ou non.
Réfutation 18 : Conclusions de l’essai Recovery :
Parmi les patients hospitalisés avec le Covid-19, ceux qui ont reçu de l’hydroxychloroquine n’ont pas eu une incidence de décès inférieure à 28 jours que ceux qui ont reçu des soins habituels.
Enfin, selon Idriss Aberkane, l’essai Recovery aurait surdosé (x4) l’administration d’hydroxychloroquine, il s’agirait d’un “crime“. En réalité, connaissant la concentration très forte nécessaire in vitro pour observer un effet antiviral de l’hydroxychloroquine , les chercheurs ont décidé de tester la dose de son effet connu, à savoir son effet anti-inflammatoire appliqué dans la polyarthrite rhumatoïde. Ils ont donc décidé d’atteindre les concentrations de ces patients recevant du plaquénil au long cours, connues pour être sans danger, par une dose de charge de 1855 mg le premier jour (et non 2400 mg comme certains le laissaient entendre, un cachet de 200 mg ne contenant que 155 mg d’hydroxychloroquine).
Note de l’auteur : La description initiale de la vidéo ne contenait aucune source, ce qui a rendu le travail de vérification plus laborieux. Merci à Alexander Samuel pour la relecture de l’article.
Article modifié le 21.01.2022 à 23h04 : permutation des deux derniers paragraphes. La réfutation 18 portait bien sur les conclusions de l’essai Recovery. Ajout de (x4) et de “la dose de” dans le dernier paragraphe.
Deux fautes d’orthographe ont été corrigées le 04.02.2022 à 17h10
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