Le 4 janvier 2022, le Président de la République Emmanuel Macron a déclaré au Parisien avoir “très envie d’emmerder les non-vaccinés” . Une stigmatisation supplémentaire qui révèle, un fois de plus, l’incapacité du gouvernement à comprendre ce qu’il se passe réellement dans cette crise. Les “non-vaccinés” ne sont pas un problème. Le vrai problème vient des raisons pour lesquelles ils ne le sont pas, et notamment, la désinformation.
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Qui sont ces non-vaccinés ?
A ce jour, environ 5 millions de français ne sont pas encore vaccinés contre la COVID-19. Quand le gouvernement va-t-il chercher à comprendre pourquoi et chercher le problème à la source ?
Cela va faire 2 ans que médias, experts et observateurs tirent la sonnette d’alarme sur l’inquiétante propagation de la désinformation dans la société. Deux années durant lesquelles les responsables de cette désinformation sont nommément désignés et rien n’est fait. Rien. Et aujourd’hui, le Président de la République annonce vouloir s’attaquer aux victimes de pourvoyeurs de désinformation. Ce geste est aussi assimilé à un pied de nez à tous celles et ceux qui ont reçu des menaces de mort pour avoir dénoncé cette désinformation. Journalistes, politiques, médecins, infirmiers ou même simples internautes.
Après de nombreux mois passés à observer et écouter les non-vaccinés à la TV, à la radio, sur les réseaux sociaux et pour avoir longuement échangé avec eux, différents profils se dessinent.
Les militants politiques
La vaccination s’est politisée, à tort. De nombreux citoyens associent les injections à une approbation de la politique d’Emmanuel Macron. Convaincus qu’une personne vaccinée est une “pro-macron”. Une opinion insufflée avec succès par les opposants politiques au gouvernement.
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Les hésitants
Des citoyens hésitent encore à se faire vacciner. Ils ont pour principal argument qu’il n’y a pas suffisamment de recul sur le vaccin et que les effets secondaires sont trop nombreux. Ces personnes ne sont ni complotistes ni anti-vaccination, elles n’ont tout simplement pas reçu assez de signaux rassurants. Depuis le début de la campagne de vaccination, des citoyens semblent avoir développé leur propre échelle d’acceptabilité d’effets secondaires. Un curseur individuel de la balance bénéfice/risque qui varie en fonction des informations qu’ils reçoivent. Compte tenu du niveau des débats sur certains plateaux TV, difficile de ne pas comprendre pourquoi certains hésitent encore.
Les désinformés
Les désinformés doivent représenter la majeure partie des non-vaccinés. Certains sont militants politiques, d’autres hésitants, mais la plupart subissent de plein fouet la désinformation. Pour eux, cette crise est soit : un coup de BigPharma pour s’enrichir, un coup de Bill Gates pour réduire la population, une manipulation de l’état profond pour contrôler les consciences et instaurer un nouvel ordre mondial. Il y a encore une part de la population convaincue que des vrais traitements existent et qu’il n’est donc pas nécessaire de se faire vacciner.
Les radicaux
Désinformés, ils ne souhaitent qu’une chose : se faire justice eux-mêmes pour mettre fin à cette manipulation étatique. En découdre avec les institutions, leurs représentants, les médecins qui vaccinent, les députés et les journalistes. Ces individus sont bel et bien manipulés, mais pas par ceux qu’ils pensent.
Tous ces gens ont avant tout besoin qu’un président leur tende la main et non d’être mis à l’écart comme des pestiférés.
La responsabilité du gouvernement
Le gouvernement actuel a grandement facilité la propagation de la désinformation en envoyant des signaux contradictoires à la population. Des contradictions à répétition sur les masques, le nombre de doses, le pass sanitaire, le pass vaccinal, les écoles…qui ont aidé à alimenter les théories les plus folles et à installer un climat de méfiance. Amateurisme, incompétence ou simplement déclarations prématurées, le gouvernement a sa part de responsabilité sur le nombre d’individus non vaccinés.
La science évolue rapidement et les décisions politiques qui en découlent avec. On peut le comprendre mais la prudence sur les annonces de certaines mesures aurait été de mise dans un tel contexte sanitaire.
A quoi bon demander à une commission d’étudier la désinformation et le complotisme pour au final s’en prendre à ceux qui en sont victime ?
Qui Emmanuel Macron devrait-il emmerder ?
S’il y a des gens à emmerder, ce sont ceux qui sont à la source de toute cette désinformation. Les menteurs, les manipulateurs, les gourous 2.0 qui laissent derrière eux des millions de potentielles victimes de la COVID-19. La désinformation tue. Quel fut donc le discours qui a convaincu les frères Bogdanoff de ne pas se faire vacciner ? Quelles personnes sont à l’origine des croyances de Karim sur la vaccination qui lui ont couté la vie ?
Qui sont les véritables responsables de ces chiffres ? les non vaccinés ou ceux qui les ont convaincus de ne pas être vaccinés ?
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